Depuis notre dernière lettre trimestrielle, le coronavirus a fait rage dans le monde entier. Nous avons constaté des réponses très différentes de la part des gouvernements. Les approches prises et les taux de réussite ont varié considérablement. D’une part, les pays comme Taïwan et la Corée du Sud ont fait un travail remarquable en ce sens et ont été récompensés par des taux d’infection considérablement moins élevés et par une reprise plus rapide de leur activité économique. D’autre part, les pays occidentaux prétendument modernes, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ont adopté une approche incohérente et désordonnée et doivent maintenant vivre avec les conséquences. Ces pays, qui ont été mal conseillés et qui se sont empressés de rouvrir leur économie dans le but de s’attirer des faveurs sur le plan politique, ont condamné leur économie à une deuxième fermeture et, par conséquent, à une récession inutilement prolongée. En fait, en l’absence de la mise en place d’autres mesures fiscales, il se pourrait que cette récession se transforme en dépression si cette discipline défaillante n’est pas renversée.
Ce n’est pas une coïncidence si les États-Unis comptent le plus grand nombre d’infections et de décès de coronavirus au monde. Cette situation délicate et sans précédent nécessite une direction politique des plus habiles et, en ce sens, l’administration américaine a très mal géré cette crise. Cette situation honteuse sera jugée, du moins nous l’espérons, pour ce qu’elle est par les électeurs en novembre.
Les dommages causés à l’économie dans son ensemble et pour les travailleurs en général sont du jamais vu depuis 1930. Et pourtant, les marchés boursiers ont connu une forte remontée après avoir touché leur creux le 23 mars dernier. Les marchés ont été alimentés par des injections massives de liquidités par les banques centrales et par des initiatives draconiennes de dépenses publiques. Aux États-Unis seulement, le plan de relance de l’économie dépasse les 2,0 trillions de dollars. Plus près de chez nous, le gouvernement canadien et les gouvernements provinciaux verront leur déficit budgétaire respectif atteindre des niveaux sans précédent. En plus de la relance de l’économie, il semblerait qu’un grand nombre de participants au marché voient que de l’autre côté de la vallée, il y aurait de la croissance, possiblement une reprise en forme de « V ». Lors du deuxième trimestre, l’indice S&P 500 a généré un rendement total de 16 % et le TSX a fait encore mieux à 17 %.
Selon nous, la perspective d’une reprise en forme de « V » est trop simpliste et ne tient pas compte des dommages à long terme infligés à la plupart des économies. Nous nous demandons ce qui se produira lorsque toute cette relance de l’économie tirera à sa fin. En outre, nous demeurons soucieux du fait que le virus continuera d’infecter des régions qui ont ouvert trop rapidement leur économie, car ceci pourrait donner lieu à un retour au confinement et à un retard de la réouverture entière des économies.
Nous croyons que la reprise des marchés boursiers est trop marquée et que le rebond a été trop rapide. Il semble y avoir un manque de concordance entre les évaluations des marchés financiers et les réalités de l’économie actuelle. Nous avons donc pris en compte cette situation et avons augmenté les niveaux de liquidités dans votre portefeuille au cours du deuxième trimestre. Des niveaux élevés de liquidités visent deux fins. D’abord, cela aide à atténuer les risques de ralentissement dans l’éventualité où les marchés boursiers affichent une baisse. Par ailleurs, cela nous donne la capacité d’acheter des titres d’excellentes sociétés à des prix attrayants lorsque nous estimerons que le temps est propice. Si nous avons tort et que les marchés boursiers continuent d’afficher une remontée, soyez assurés qu’une bonne partie de votre portefeuille demeure investi dans des sociétés de grande qualité à croissance stable qui participeront à cette remontée. Même si des niveaux élevés de liquidités donnent lieu à un rendement inférieur dans un marché positif, nous croyons qu’il s’agit de la stratégie la plus prudente pour vous en ces temps plus incertains.
Pour ce qui est de nos activités d’affaires, nous continuons de faire du télétravail et retournerons seulement à nos bureaux lorsque nous estimerons que notre retour sera sécuritaire pour notre personnel et leurs familles. Notre plateforme technologique nous a permis d’assurer le service à nos clients sans heurt et de gérer leurs portefeuilles sans interruption.
Comme toujours, nous vous encourageons de communiquer avec nous si vous avez des préoccupations. Nous vous remercions pour la confiance que vous nous avez témoignée durant ces mois difficiles.