Au cours des derniers mois, les marchés des capitaux se sont concentrés sur les taux d’intérêt, les monnaies et les banques centrales qui les fixent. Les observateurs ont plus spécialement suivi chaque mot nuancé prononcé par Janet Yellen, la nouvelle présidente de la banque centrale américaine.
La poursuite de la forte croissance économique aux États-Unis a non seulement fait propulser ses Bourses, mais à également contribué à la croissance vigoureuse de l’emploi et au renforcement du dollar américain. Ceci a encouragé la « Fed » à réduire son programme d’assouplissement quantitatif mis en place depuis la crise financière de 2008 et à songer au moment où les taux d’intérêt devront être de nouveau augmentés. En conséquence, il y a un consensus grandissant voulant que les taux des prêts interbancaires aux États-Unis commencent à légèrement augmenter.
Les premières réactions d’une hausse des taux d’intérêt sont négatives autant pour le marché des actions que pour le marché des titres à revenu fixe. Une réaction négative provenant du marché des titres à revenu fixe est normale et sera probablement maintenue. Il s’agit d’un principe simple voulant que les taux d’intérêt plus élevés réduisent la valeur marchande des obligations et des actions privilégiées. En effet, les taux et les évaluations boursières ont toujours un rapport inverse. Lorsque les taux montent, la valeur des obligations baisse et lorsque les taux baissent, la valeur des obligations monte.
Selon nous, les premières réactions négatives quant à la hausse des taux d’intérêt dans le monde de la Bourse ne dureront pas. La hausse des taux d’intérêt servira à démontrer clairement que l’économie s’est redressée suite à la grande récession de 2008-2009. L’économie renforcée fera propulser les revenus, les bénéfices et les flux de trésorerie des sociétés et augmenter leur valeur. Certains économistes qualifient cette étape du cycle de croissance comme étant une « vitesse d’échappement ».
La hausse des taux d’intérêt et le renforcement du dollar américain présentent des défis. Plusieurs sociétés dans lesquelles nous investissons aux États-Unis sont de nature mondiale et génèrent plus de revenus à l’extérieur des États-Unis qu’aux États-Unis. Par exemple, 80 % des revenus de Colgate-Palmolive est généré à l’étranger. Le renforcement du dollar américain diminue la valeur des bénéfices déclarés des sociétés internationales lorsqu’ils sont convertis en dollars américains et constitue un véritable vent contraire pour ces sociétés saines et en pleine croissance. La hausse du dollar américain limite également les exportations américaines, ce qui représente un autre défi économique.
Malgré ces défis, nous croyons que le cycle de croissance actuel aux États-Unis sera maintenu et qu’il se répandra partout dans le monde. Les économies asiatiques poursuivent leur progression, malgré le fait qu’elles doivent relever leurs propres défis. En Europe, l’économie continue à se redresser, le Royaume-Uni étant en tête. Le jour viendra où ces pays devront également songer à hausser leurs taux d’intérêt.
Et le Canada? Malgré tous ses efforts déployés, le Canada demeure une économie centrée sur les ressources et sa monnaie en est le reflet. Au cours des six derniers mois, le prix du pétrole a été réduit de moitié, tandis que les prix du charbon et des métaux de base s’en sont encore moins tirés. Le dollar canadien affaibli a reflété cette réalité. En outre, la Banque du Canada a récemment réduit les taux d’intérêt afin de relancer l’économie sérieusement affaiblie dans l’Ouest canadien. En ce qui a trait à ses marchés boursiers, l’indice TSX canadien déséquilibré affiche maintenant des rendements positifs dans seulement deux secteurs, soit les services financiers et les produits de consommation.
De façon générale, les taux d’intérêt augmenteront à l’échelle mondiale grâce au renforcement de la croissance économique, ce qui s’avérera positif pour les investisseurs en actions. Nous continuerons à chercher et à détenir des actions qui, selon nous, profiteront le plus de ce scénario en évolution. Pour ce qui est des placements dans des titres à revenu fixe, nous continuerons à privilégier les obligations à court terme et garderons l’œil sur les taux d’intérêt nominaux plus élevés et lorsque les obligations viendront à échéance, nous les remplacerons par des obligations plus rentables.