Au fil des décennies, il est arrivé à plusieurs reprises que dans le secteur des placements, les marchés boursiers se concentrent davantage sur des concepts que sur des données fondamentales. Durant certaines périodes, de nombreux investisseurs sont devenus fascinés par le potentiel de thèmes précis plutôt que par les évaluations intrinsèques des marchés boursiers et de leurs sociétés sous-jacentes. L’ère des sociétés point-coms de 1995 à 2000 et le pic pétrolier de 2008 en sont deux excellents exemples.
La bulle point-com a été alimentée par l’idée que l’Internet changerait le monde; les investisseurs ayant augmenté le cours des actions de nombreuses sociétés dans la perspective d’un potentiel de croissance illimité. Les investisseurs ont émis l’hypothèse que la croissance des activités d’une société point-com se traduirait par une croissance des bénéfices et des flux de trésorerie. Cela a donné lieu à ce que feu Alan Abelson, commentateur du marché de longue date chez Barron’s, appelle ce phénomène le ratio cours/fantasme (Price to Fantasy ratio) où les investisseurs évitent les paramètres d’évaluation fondamentaux standards pour se concentrer sur les perspectives de croissance future. Même si l’Internet a effectivement changé le monde, cette croissance ne s’est pas concrétisée pour la plupart des sociétés de ce secteur. Les sociétés comme Amazon ou Facebook existent toujours, tandis que des dizaines d’autres, comme E-Toys et Pets.com, n’ont pas réussi à survivre. Même la société Nortel, qui, à un moment donné, a représenté plus du tiers de l’ensemble de la capitalisation boursière de l’indice TSX et dont le titre s’est négocié à 120 fois les bénéfices, a fait faillite. Cela a fait en sorte que l’indice composé NASDAQ, où la plupart des titres de ces sociétés ont été négociés, a chuté de 75 % de mars 2000 à octobre 2002.
Le pic pétrolier de 2008 a donné lieu à des déceptions semblables. La politique monétaire laxiste et la flambée des prix de l’immobilier en raison de la croissance sans précédent des prêts hypothécaires à risque et des swaps sur défaillance de crédit ont stimulé la croissance économique de 2002 à 2007. Cette situation a fait grimper les prix du pétrole à 147 $ le baril en 2008, soit un prix record. Les prévisionnistes ont prédit que la croissance économique se poursuivrait et que les prix du pétrole, compte tenu de la rareté des nouvelles sources d’approvisionnement, se négocieraient à de nouveaux sommets dans un avenir prévisible. Certains ont préconisé que les prix du pétrole négociés à 240 $ le baril, deviennent une « nouvelle normalité ». Cela a fait fluctuer la valeur des actions pétrolières. Malheureusement, l’effondrement des prêts hypothécaires à risque et l’implosion des swaps sur défaillance de crédit ont mis fin à ce mythe. Les économies mondiales sont ensuite entrées dans la Grande Récession et les prix du pétrole ont chuté à 35 $ le baril. En conséquence, le secteur de l’énergie de l’indice TSX a reculé de 35 % en 2008.
Pourquoi ces exemples sont-ils pertinents? Au cours de la dernière année, les investisseurs se sont concentrés sur un thème particulier : l’intelligence artificielle (IA). Par conséquent, 2023 a été l’année des sept magnifiques. Les titres de ces sociétés (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont grimpé en moyenne de 71 % en 2023, par rapport à un gain de 6 % pour les 493 sociétés restantes de l’indice S&P 500. Le rendement nettement supérieur des titres de ces sept sociétés a propulsé l’ensemble des gains du S&P 500 à plus de 23 % (en dollars canadiens). En revanche, l’indice TSX a progressé d’un peu moins de 12 % pour l’exercice; la majeure partie de son rendement ayant été observé au cours des deux derniers mois de 2023.
Même si l’intelligence artificielle contribuera probablement à changer le monde dans le futur, nous en sommes encore aux premiers jours de son adoption et de son utilisation. Par conséquent, nous croyons qu’il est trop tôt pour déterminer les gagnants et les perdants du paysage actuel de l’intelligence artificielle. La poursuite du développement de l’intelligence artificielle amènera beaucoup plus de concurrents dans ce domaine, créera de nouveaux modèles de croissance et permettra à de nombreuses sociétés traditionnelles d’accroître leurs revenus et leur rentabilité par la mise en œuvre de processus d’intelligence artificielle. Néanmoins, nous demeurons convaincus que les sociétés devraient négocier en fonction de leurs données fondamentales (c.-à-d. la croissance des revenus, les bénéfices et les flux de trésorerie) plutôt qu’en fonction de la promesse spéculative de croissance future. Cela dit, nous continuerons de mettre l’accent sur la composition de portefeuilles diversifiés de sociétés de grande qualité qui offrent de solides perspectives de croissance à long terme.
Quatrième trimestre 2023
Au fil des décennies, il est arrivé à plusieurs reprises que dans le secteur des placements, les marchés boursiers se concentrent davantage sur des concepts que sur des données fondamentales. Durant certaines périodes, de nombreux investisseurs sont devenus fascinés par le potentiel de thèmes précis plutôt que par les évaluations intrinsèques des marchés boursiers et de leurs sociétés sous-jacentes. L’ère des sociétés point-coms de 1995 à 2000 et le pic pétrolier de 2008 en sont deux excellents exemples.
La bulle point-com a été alimentée par l’idée que l’Internet changerait le monde; les investisseurs ayant augmenté le cours des actions de nombreuses sociétés dans la perspective d’un potentiel de croissance illimité. Les investisseurs ont émis l’hypothèse que la croissance des activités d’une société point-com se traduirait par une croissance des bénéfices et des flux de trésorerie. Cela a donné lieu à ce que feu Alan Abelson, commentateur du marché de longue date chez Barron’s, appelle ce phénomène le ratio cours/fantasme (Price to Fantasy ratio) où les investisseurs évitent les paramètres d’évaluation fondamentaux standards pour se concentrer sur les perspectives de croissance future. Même si l’Internet a effectivement changé le monde, cette croissance ne s’est pas concrétisée pour la plupart des sociétés de ce secteur. Les sociétés comme Amazon ou Facebook existent toujours, tandis que des dizaines d’autres, comme E-Toys et Pets.com, n’ont pas réussi à survivre. Même la société Nortel, qui, à un moment donné, a représenté plus du tiers de l’ensemble de la capitalisation boursière de l’indice TSX et dont le titre s’est négocié à 120 fois les bénéfices, a fait faillite. Cela a fait en sorte que l’indice composé NASDAQ, où la plupart des titres de ces sociétés ont été négociés, a chuté de 75 % de mars 2000 à octobre 2002.
Le pic pétrolier de 2008 a donné lieu à des déceptions semblables. La politique monétaire laxiste et la flambée des prix de l’immobilier en raison de la croissance sans précédent des prêts hypothécaires à risque et des swaps sur défaillance de crédit ont stimulé la croissance économique de 2002 à 2007. Cette situation a fait grimper les prix du pétrole à 147 $ le baril en 2008, soit un prix record. Les prévisionnistes ont prédit que la croissance économique se poursuivrait et que les prix du pétrole, compte tenu de la rareté des nouvelles sources d’approvisionnement, se négocieraient à de nouveaux sommets dans un avenir prévisible. Certains ont préconisé que les prix du pétrole négociés à 240 $ le baril, deviennent une « nouvelle normalité ». Cela a fait fluctuer la valeur des actions pétrolières. Malheureusement, l’effondrement des prêts hypothécaires à risque et l’implosion des swaps sur défaillance de crédit ont mis fin à ce mythe. Les économies mondiales sont ensuite entrées dans la Grande Récession et les prix du pétrole ont chuté à 35 $ le baril. En conséquence, le secteur de l’énergie de l’indice TSX a reculé de 35 % en 2008.
Pourquoi ces exemples sont-ils pertinents? Au cours de la dernière année, les investisseurs se sont concentrés sur un thème particulier : l’intelligence artificielle (IA). Par conséquent, 2023 a été l’année des sept magnifiques. Les titres de ces sociétés (Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia et Tesla) ont grimpé en moyenne de 71 % en 2023, par rapport à un gain de 6 % pour les 493 sociétés restantes de l’indice S&P 500. Le rendement nettement supérieur des titres de ces sept sociétés a propulsé l’ensemble des gains du S&P 500 à plus de 23 % (en dollars canadiens). En revanche, l’indice TSX a progressé d’un peu moins de 12 % pour l’exercice; la majeure partie de son rendement ayant été observé au cours des deux derniers mois de 2023.
Même si l’intelligence artificielle contribuera probablement à changer le monde dans le futur, nous en sommes encore aux premiers jours de son adoption et de son utilisation. Par conséquent, nous croyons qu’il est trop tôt pour déterminer les gagnants et les perdants du paysage actuel de l’intelligence artificielle. La poursuite du développement de l’intelligence artificielle amènera beaucoup plus de concurrents dans ce domaine, créera de nouveaux modèles de croissance et permettra à de nombreuses sociétés traditionnelles d’accroître leurs revenus et leur rentabilité par la mise en œuvre de processus d’intelligence artificielle. Néanmoins, nous demeurons convaincus que les sociétés devraient négocier en fonction de leurs données fondamentales (c.-à-d. la croissance des revenus, les bénéfices et les flux de trésorerie) plutôt qu’en fonction de la promesse spéculative de croissance future. Cela dit, nous continuerons de mettre l’accent sur la composition de portefeuilles diversifiés de sociétés de grande qualité qui offrent de solides perspectives de croissance à long terme.