Au cours des derniers mois d’été, les marchés boursiers ont constamment progressé dans un environnement de négociation relativement serein. Ce contexte reflète une perspective stable qui semble présager une croissance économique lente, mais soutenue pour les économies développées. Cet environnement macroéconomique favorable a toutefois commencé à changer, laissant place à une volatilité accrue.
Trois facteurs expliquent ce changement. D’une part, il y a eu une plus grande vigilance de la part de la Réserve fédérale américaine alors qu’elle songe à augmenter une deuxième fois les taux d’intérêt (la première hausse a eu lieu à la fin de 2015). Il est clair que la Fed a l’intention d’ajouter un autre 25 points de base au taux d’intérêt à un jour indiqué et qu’il y a une possibilité qu’elle le fasse avant la fin de l’année. La hausse du taux d’intérêt indiqué pourrait donc se situer entre 0,50 et 0,75 %, projetant ainsi l’image d’un environnement économique plus « normal ». Cet environnement actuel signifie une croissance continue et soutenue, un faible taux de chômage et aucune menace visible d’inflation. Alors que l’année 2016 tire à sa fin, la hausse de la Fed sera très attendue et les marchés boursiers demeureront quelque peu volatils jusqu’à ce qu’une décision soit annoncée.
D’autre part, la plus grande préoccupation est probablement l’imminente élection présidentielle aux États-Unis qui aura lieu dans moins d’un mois. Pour ce cycle électoral, nous faisons face à deux des candidats les plus controversés et les moins populaires de l’histoire récente. Selon nous, les marchés boursiers prennent en compte une victoire d’Hillary Clinton, la candidate démocrate, qui possède plus d’expérience et qui est plus compétente que Donald Trump, son opposant républicain. Dans l’éventualité où les prévisions des marchés devaient être erronées, ceux-ci seraient marqués par une forte augmentation de la volatilité.
Enfin, l’effet prolongé du récent vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni et son incidence sur l’avenir du Royaume-Uni et de l’Union européenne est un facteur contributif. Ce scénario pourrait mettre en péril la croissance économique lente, mais positive que cette importante région a connue. Le moment opportun et la méthode de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne créent un climat d’incertitude et les marchés boursiers détestent l’incertitude, qu’elle soit au niveau macroéconomique ou au niveau des entreprises.
Un accroissement de la volatilité peut quand même donner lieu à des rendements positifs pour les investisseurs. Nous avons déjà vécu des périodes de volatilité accrue depuis la crise du marché hypothécaire résidentiel aux États-Unis connue il y a presque 10 ans. Il existe deux façons de faire face à cette volatilité. La première façon consiste à tenter de « prévoir le marché », c’est-à-dire vendre des actions lorsqu’elles affichent de solides rendements et les racheter lorsqu’elles touchent le fond. Cette façon de procéder est plus difficile que l’on croit. Choisir le moment où le marché touche le fond ou atteint un sommet est une méthode très difficile à réaliser en «temps réel». La grande majorité des gestionnaires de placement actifs qui optent pour cette stratégie échouent. La deuxième méthode consiste à procéder à une recherche fondamentale sur les sociétés qui conviennent le mieux à l’investisseur et dans lesquelles il vaut la peine d’investir et essayer de les acheter durant les périodes propices de cycles baissiers. Acheter des actions d’excellentes sociétés à un prix abordable, puis les détenir aussi longtemps qu’elles affichent un bon rendement est la stratégie que nous privilégions.