Depuis la grande récession de 2008-2009, les économies nord-américaines ont connu une croissance et une reprise soutenue. Au cours des dernières années, la plupart des grandes économies ont connu le même sort, ayant pour résultat le contexte actuel de croissance économique mondiale synchronisée, un phénomène qui ne s’est pas produit depuis plus d’une décennie.
Les banques centrales mondiales, qui ont laissé derrière elles la longue période de reprise et dont les prévisions sont positives, augmentent les taux d’intérêt de façon prudente. Les banques centrales tentent maintenant d’instaurer un semblant de normalité des marchés financiers après que les taux d’intérêt ont enregistré le niveau le plus bas au cours des huit dernières années en raison de la crise financière et de la récession subséquente.
En décembre 2015 ainsi qu’en décembre 2016, puis à deux reprises jusqu’à ce jour en 2017, la Réserve fédérale américaine a haussé ses taux d’intérêt. Le taux des fonds à un jour se situe maintenant entre 1,25 % et 1,50 %. Il est prévu que la Fed augmente les taux d’intérêt une autre fois avant la fin de l’année et procède à d’autres hausses en 2018.
La Banque du Canada, quant à elle, a haussé ses taux d’intérêt deux fois en 2017, renversant ainsi les deux réductions de taux de 2015. Le taux canadien des fonds à un jour se situe maintenant à 1,0 %. La Banque du Canada a haussé ses taux d’intérêt en fonction du contexte de l’économie canadienne qui, de façon étonnante, a connu une forte croissance économique sans avoir été appuyée par une augmentation des prix du pétrole.
Normalement, les taux d’intérêt sont majorés à la suite de la restriction entourant la masse monétaire imposée par les banques centrales dans le but de combattre l’inflation. Ce qui n’est pas le cas selon le cycle actuel. L’inflation est à peine perceptible dans les pays développés, malgré le raffermissement des économies et le recul du taux de chômage. Aux États-Unis, le taux de chômage se situe actuellement à 4,2 % et se rapproche efficacement du plein emploi.
Sans la menace d’inflation, pourquoi les banques procèdent-elles à une hausse des taux? Pour deux raisons. Tout d’abord, cela permet à l’économie de retourner à un niveau plus normal les taux d’intérêt. À long terme, le concept voulant que l’argent soit « gratuit » n’est pas viable. Ceci est particulièrement vrai dans certaines régions en Europe où les taux d’intérêt ont été négatifs. La deuxième raison est que des taux d’intérêt plus élevés permettent aux banques centrales d’éventuellement baisser les taux d’intérêt afin de stimuler une économie anémique.
Un contexte de mouvement des taux d’intérêt a une incidence sur tous les marchés financiers, qu’il s’agisse des marchés d’actions ou de crédit et il en va de même pour les taux de change. Selon nous, la hausse des taux d’intérêt et le retour à un contexte économique plus stable sont des éléments positifs pour les marchés boursiers. Bien qu’à court terme, le récent renforcement du dollar canadien pourrait freiner le rendement de nos titres américains (mesurés en dollar canadien), nous ne croyons pas qu’à long terme, la situation représente un risque. Lorsque nous investissons à l’extérieur du Canada, nous privilégions des entreprises de grande qualité dont les valeurs sont attrayantes et des secteurs qui ne sont pas bien développés au niveau national.
Cela dit, nous ne nous attendons pas à ce que la valeur du dollar canadien continue à augmenter par rapport au dollar américain, à moins d’une envolée surprise des prix du pétrole au niveau mondial. Par conséquent, notre stratégie consistera à continuer de favoriser notre exposition actuelle aux actions canadiennes et américaines tout en maintenant un horizon de placement à court terme envers les titres à revenu fixe.