Au cours des dernières années, les marchés financiers ont profité d’une croissance économique mondiale continue. Par conséquent, les principaux marchés boursiers génèrent des rendements positifs et les marchés du crédit connaissent un retour à la normale graduel des taux d’intérêt. Malheureusement, l’augmentation des tensions commerciales menace cet environnement positif.
Le libre-échange est positif pour les économies dans le monde. En théorie, les biens et services produits dans les régions où les coûts sont plus faibles sont vendus dans les marchés où ils ont le plus de valeur, ce qui favorise toutes les parties concernées. En pratique, ceci a contribué à d’importantes suppressions d’emplois dans les pays développés et à la montée des gouvernements populistes dont les mesures entreprises procurent un avantage d’ordre local plutôt que d’ordre mondial.
Bien qu’en théorie, le libre-échange soit une proposition attrayante, il est rarement pratiqué dans sa forme la plus pure. La plupart des pays développés protègent certaines de leur industrie et se voient interdire l’accès à d’autres marchés d’un pays. Par exemple, le Canada protège ses industries laitière, du transport aérien et des télécommunications. Pour ce qui est des États-Unis, le pays protège ses industries laitière, sidérurgique et du bois d’œuvre des importateurs. La Chine interdit à la quasi-totalité de ses partenaires commerciaux l’accès à des pans entiers de sa grande économie nationale en expansion.
Bien qu’en pratique, il n’y ait pas de libre-échange parfait, la croissance mondiale dépend de l’amélioration apportée au système de commerce mondial et non à sa détérioration. Dans certains pays, l’instinct politique consiste à protéger le niveau local et à se désengager sur le plan international, ce qui pourrait donner lieu à une détérioration de la conjoncture économique.
Les tensions actuelles du commerce mondial comportent deux volets importants. Tout d’abord, des négociations ont eu lieu entre les États-Unis et ses économies voisines beaucoup plus petites, soit le Canada et le Mexique. Ces négociations ont abouti en un nouvel accord appelé l’AEUMC (l’Accord États-Unis-Mexique-Canada). Ce nouvel accord a été considéré par le président Trump comme étant une grande victoire pour les États-Unis, alors qu’en réalité, cet accord est légèrement différent de l’ancien accord de l’ALENA.
Le second volet a un lien avec les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine. À l’heure actuelle, il existe un important déséquilibre commercial entre la Chine et les États-Unis. En effet, les exportations américaines annuelles en Chine totalisent seulement 130 milliards de $ US, tandis que les importations de ce pays totalisent plus de 500 milliards de $ US. Bien que les déséquilibres commerciaux ne soient pas nécessairement mauvais, certains éléments de l’accord commercial entre ces deux géants économiques mondiaux sont considérés comme étant inéquitables. Les États-Unis n’ont pas tort de se plaindre de l’appropriation de la propriété intellectuelle de la Chine et sont frustrés à juste titre de se voir continuellement interdire l’accès au vaste marché chinois en expansion. Les États-Unis jouent le rôle de l’agresseur en imposant des barrières tarifaires sur des centaines de milliards d’importations chinoises. Les dirigeants chinois quant à eux estiment qu’ils n’ont pas d’autre choix que de riposter.
Il est difficile d’imaginer que ces stratégies permettront aux deux parties de résoudre à l’amiable ce différend. Il est fort probable que cette situation entraînera de plus en plus de représailles tarifaires qui pourraient avoir un effet néfaste sur l’économie mondiale à plus long terme. Il n’y a aucun doute que cet environnement actuel créé de l’incertitude. Compte tenu de cette tension persistante sur les marchés boursiers, nous sommes d’avis que la prudence est de mise en ce qui concerne les portefeuilles des clients. Du point de vue stratégique, nous maintiendrons des positions d’encaisse plus élevées d’ici la fin de l’année ou jusqu’à ce qu’une solution à plus long terme permette de sortir de cette impasse.