Pour les investisseurs, 2018 aura été marquée par une fin d’année désastreuse. L’accroissement de la volatilité qui a touché les marchés boursiers tout au long du mois de décembre a contribué au pire rendement depuis la crise financière de 2008 et 2009. Les indices S&P 500 (- 4,4 %) et TSX (- 8,9 %) ont enregistré des rendements négatifs dans leurs devises respectives. Il s’agit d’une autre année au cours de la décennie où le marché boursier canadien a nettement fait moins bien que le marché boursier américain. En outre, le rendement inférieur des ressources dont l’économie canadienne dépend grandement a contribué à la poursuite de la faiblesse du huard.
À l’heure actuelle, nous nous trouvons dans une période déroutante où l’instabilité politique est jumelée à un scénario économique solide en Amérique du Nord et ailleurs. En 2018, les États-Unis ont connu leur plus forte croissance du PIB de la décennie en partie stimulée par les réductions d’impôts inutiles. En fait, la croissance économique s’est poursuivie partout dans le monde, mais à un rythme plus lent. Le point le plus préoccupant a été le ralentissement du taux de croissance en Chine. Bien que ce ralentissement était prévu depuis quelque temps, cette situation semble maintenant s’être concrétisée. Néanmoins, la Chine poursuit sa croissance d’environ 5 % par rapport à son rythme de croissance précédent de plus de 7 % depuis de nombreuses années.
Le facteur le plus inquiétant sur notre écran radar est l’instabilité accrue de la direction à la Maison-Blanche et le comportement imprévisible du président Donald Trump. Au cours des deux dernières années, ce scénario a donné lieu à une combinaison inédite de leadership médiocre masqué par un raffermissement de l’économie intérieure. Selon nous, Donald Trump ne saisit pas très bien les principes de la macroécomie et n’apprécie pas les avantages liés au libre-échange mondial. Son concept totalement nul du commerce mondial où l’un peut uniquement bénéficier au détriment de l’autre est simpliste, dommageable et inacceptable. Nous sommes toutefois d’accord avec lui du fait qu’il maintient que la Chine devrait jouer franc jeu, plus particulièrement à l’égard de la propriété intellectuelle et de l’accès au marché.
L’autre élément qui effraie les marchés boursiers est l’effort graduel, mais bien communiqué par la Réserve fédérale de hausser les taux d’intérêt afin de les ramener à un niveau de contexte économique plus normal. Puisqu’il n’y a pas de réelle menace d’inflation qui se pointe à l’horizon, un retour à un niveau plus normal des taux d’intérêt indiquerait de façon importante que la croissance économique est suffisamment robuste pour supporter ce niveau.
Le leadership politique inefficace aux États-Unis et la hausse des taux d’intérêt ont contribué à la turbulence des marchés financiers. L’incertitude qui règne a donné lieu aux fluctuations quotidiennes des cours; les investisseurs ayant rapidement puni le cours des actions des sociétés qui ont démontré des signes de sous-rendements.
Notre stratégie actuelle privilégie la détention d’un niveau élevé de liquidités dans vos portefeuilles. Nous ne pouvons prévoir avec certitude que le scénario politique aux États-Unis se stabilisera prochainement. Nous pouvons toutefois suivre de près le contexte macroéconomique dans lequel nous exploitons et examiner soigneusement et régulièrement les données fondamentales des titres de sociétés que nous détenons ou que nous souhaitons acquérir. Ultimement, la croissance économique qui mène à l’augmentation des revenus, des bénéfices et des flux de trésorerie des sociétés ouvertes stimulera la performance boursière. Nous continuerons de gérer vos portefeuilles de façon prudente selon ce contexte inhabituel.